Crescendo

"Pour son premier disque, la jeune harpiste française Anaïs Gaudemard (elle est née en 1991) n’a pas hésité à s’attaquer à trois œuvres très connues du répertoire de la harpe, en courant le risque d’être immédiatement comparée à quelques-uns de ses illustres prédécesseurs et d’être jugée par rapport à leurs versions. Et parmi ces derniers, il y a, bien sûr, le légendaire Nicanor Zabaleta, qui a créé en 1965, à Paris, le Concerto pour harpe d’Alberto Ginastera et l’a enregistré par la suite avec l’Orchestre nationale de l’ORTF, sous la direction de Jean Martinon.
Au vrai, Anaïs Gaudemard donne de cette œuvre une fort bonne interprétation et parvient notamment à faire chanter la harpe et à la rendre mélodieuse, alors que certains solistes ont tendance à jouer le Concerto du grand compositeur argentin d’une façon beaucoup trop sèche, un peu comme s’ils avaient entre les mains une guitare. Ses exécutions des Deux danses (1903) de Claude Debussy et du Concerto (1800) de François-Adrien Boieldieu sont tout aussi bonnes, et à leur écoute, on sent qu’Anaïs Gaudemard éprouve un réel et profond plaisir à honorer le mieux possible son instrument favori. Et ce plaisir ne peut que séduire l’auditeur, quand bien même le Boieldieu est devenu une espèce de tube de la musique classique et que tous les mélomanes l’ont dans l’oreille. Il est vrai que le talent est une arme fatale contre la routine." (Jean-Baptiste Baronian)          

Son 8 – Livret 7 – Répertoire 9 – Interprétation 9

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