Crescendo Magazin

"Der Himmel voller Harfen"

Die französische Harfenistin Anaïs Gaudemard hat eine sehr innige und körperliche Beziehung zu ihrem Instrument. Und immer entfacht sie ein wahres Feuerwerk - egal, ob mit Alter und Neuer Musik. - VON STEFAN SELL

Mit einem Gewicht von 39 Kilo, einer Höhe von 1,85 Metern, 47 Saiten, 7 Pedalen und einer Zugkraft von bis zu 2 Tonnen ist die Harfe ein Schwergewicht. Obwohl sie ein biblisches Instrument ist weiß Gott, sie ist älter als die BibeÌ selbst -, ist sie in ihrer heutigen Formeines der jüngsten Soloinstrumente im Konzertsaal. Mit Anaïs Gaudemard leuchtet ihr ein neuer Stern. Hatte die himmlische Harfe bisher Töne verborgen - Anaïs Gaudemard lockt sie hervor. Sie zähltjetzt schon zu den besten und gefragtesten Harfenistinnen der Welt.

,,Ich bin von der Harfe richtig begeistert!", schwärmt die Französin. ,,Ich will ihr Klangspektrum erweitern wie auch ihr Repertoire. Ich spüre die Vibrationen, ihren Klang in meinem Körper. Dieser intime Kontakt ist der Grund, weshalb ich die Harfe gewählt habe."

Gaudemard scheut keine Herausforderungen, sei es bezüglich desSchwierigkeitsgrads oder der Divergenz ihres Repertoires. ,,Wir müssen uns verschiedenen Stilen nähern, da wir keine markanten Schaf-fensperioden haben, aufdie wir uns spezialisieren können." 

So arbeitet sie mit zeitgenössischen Komponisten wie Camille Pépin, Tristan Murail und Philippe Hersant zusammen, dessen Werk Bamyan alsletzter Track auf ihrer Solo-CD eine Offenbarung ist. Die Harfe imaginiert hier ein verschwundenes Afghanistan: Klänge orientaler Ornamentikwie von Tambur, Tabla, Glockentönen, Klavier oder Gitarre - Gaudemard parliert bravourös in allen Farbnuancen. 

Mit acht Jahren begann sie, keltische Harfe zu spielen, die klei-ner ist und weniger Saiten hat. Bereits mit elf zupfte sie die Doppelpedalharfe. Mit 20 erhielt die heute 27-làhrige den ersten Preis des ,,Internationalen Harfenwettbewerbs" in Israel und ist für die aktuelleSaison 2018/19 als ,,ECHO Rising Star" ausgelobt. Das bedeutet: Weltweit bieten ihr die großen Konzerthäuser und Orchester ein Podium. Auch Carl Philipp Emmanuel Bach steht auf ihrem Programm. ,,Ichliebe dieses SoIo für die Harfe von Bach sehr! Es ist tatsächlich daseinzige Stück der Bachfamilie für Soloharfe - ein wunderschönes Geschenk und wahrscheinlich das erste Werk für Soloharfe."

Eine ganz eigene Besonderheit hält Murray Schafers The Crown of Ariadne bereit; Neben der Harfe muss ein ganzes Schlagwerk bedient werden: ,,fa, ich habe das Stück gespieltund damals in Israel neben dem anderen Preis 2012 den ,Spezialpreis für die beste Interpretation'dafür bekommen. Ein sehr guter F¡eund hat mir geholfen, Percussion zu lernen. Man hat einen Tisch zur Rechten und einen zur Linken, eine Menge Schlaginstrumente und muss beides gleichzeitig spielen. Dieses Stück werde ich aufjeden Fall auch für CD einspielen."

Und wie hat sich ihr Auftritt im januar in der Elbphilharmonie angefühlt? ,,Einfach unglaublich! Es geht dort enorm professionell zu, das Publikum ist den Musikern gegenüber so respektvoll, sowertschätzend. Mich hat nicht nur die Klangqualität der beiden Konzertsäle begeistert - ich war beeindruckt vom ganzen Ablauf, dem Backstage-Bereich, den erstaunlich jungen, engagierten Mit- arbeitern und dachte, die Deutschen verstehen einfach viel vonklassischer Musik. Es hat etwas Natürliches, etwas Selbstverständ- liches, so wie in éin gutes Restaurant zu gehen. Das gefällt mir." 

Selbst eine Legende, die ebenso früh wie Gaudemard anfing Harfe zu spielen, ist Henriette Renié. Ihr Werk Légende pour harpe, nach einem Elfengedicht von Leconte de Lisle, eröffnet Gaudemards Soloalbum frlmmusikreif. ,,Ladies first!", lacht Gaudemard. ,,Sie isteine absolute Größe des Harfenspiels - die beste Harfenistin, diebeste Komponistin und beste Lehrerin in ihren Reihen. Doch durftesie, weil sie eine Frau war, nicht am Konservatorium unterrichten. Das ist einfach beschämend."

Ihre Wünsche für die Zukunft? ,,Eine Menge Aufträge, vieleneue Alben und . .." - sie lacht - ,,. .. diese , ECHO-Rising-Star'-Geschichte jedes Jahr fortsetzen zu können. Ich liebe es, als Solistin aufgroßer Bühne zu sein!"

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"On est aux anges"

La harpiste française Anaïs Gaudemard a un rapport physique et très intime avec son instrument. Et c’est toujours un vrai feu d’artifice, aussi bien avec la musique ancienne que la nouvelle.  - VON STEFAN SELL

 

Avec un poids de 39 kilos, une hauteur de 1,85 mètre, 47 cordes, 7 pédales et une force de traction jusqu’à 2 tonnes sur l'instrument, la harpe est un poids lourd. Bien qu’elle soit un instrument biblique - Dieu sait, et même plus ancienne que la Bible - elle est dans sa forme actuelle un des plus jeunes instruments solo en salle de concert. Avec Anaïs Gaudemard luit une nouvelle étoile. Elle dévoile des sons jusque-là inconnus de la harpe céleste. Elle compte déjà maintenant parmi les meilleures et les plus demandées des harpistes du monde.  

« Je suis vraiment passionnée par la harpe » s’enthousiasme la Française. « Je voudrais élargir sa sonorité ainsi que son répertoire. J’en ressens les vibrations et le son dans mon corps.  Cet intime contact est la raison pour laquelle j’ai choisi cet instrument. »

Anaïs Gaudemard ne craint pas de relever les défis concernant le degré de difficulté ou l'étendu de son répertoire. « Nous devons approcher différents styles car il n’y a pas de périodes créatrices marquantes sur lesquelles nous pourrions nous spécialiser. »

Ainsi elle travaille avec des compositeurs contemporains comme Camille Pépin, Tristan Murail et Philippe Hersant dont l’œuvre Bamyan est une révélation du dernier morceau de son CD "Solo". La harpe illustre ici un Afghanistan perdu : sons orientaux avec tambour, tabla, clavier ou guitare. Anaïs Gaudemard parle bravoure dans toutes les nuances. 

Elle commença de jouer à huit ans sur la harpe celtique, petite et qui compte peu de cordes. Déjà à onze elle pinçait la harpe à double mouvement de pédales. À 20  ans elle obtenait le premier prix du Concours International d’Israël et aujourd’hui à 27 ans pour l’actuelle saison 2018/19 elle est choisie comme « Echo Rising Star ». Cela signifie : lui offrir un podium dans les plus grandes salles et orchestres du monde entier.

CPE Bach figure aussi sur son programme. « J’aime beaucoup ce Solo pour la Harpe de Carl Philip Emmanuel Bach ! C’est vraiment l’unique pièce pour harpe solo de la famille Bach - un merveilleux cadeau et vraisemblablement une des premières œuvres pour harpe solo. »

L'oeuvre de Murray Schaffer The Crown of Ariadne tient une place toute particulière : à coté de la harpe sera exécutée une œuvre pour harpiste jouant percussion. « Oui, j’ai joué ce morceau à l’époque de mon prix 2012 en Israël dont  j’ai reçu  « le prix spécial pour la meilleure interprétation. Un très bon ami m’a aidé à apprendre les percussions. On a une table à droite et une à gauche, plusieurs instruments, et on doit jouer tous cela en même temps. Cette pièce en tout cas sera sans doute gravée dans ma discographie un jour. »

Et comment a-t-elle ressenti son apparition en janvier dans l’Elbphilarmonie ?  « Simplement incroyable ! Il s’agit là-bas d’un grand professionnalisme, le public est si respectueux face à la musique, si reconnaissant... Ce n’est pas seulement la qualité du son des deux salles de concert qui m’a enthousiasmée - j’étais impressionnée par tout le déroulement, les coulisses, la jeunesse étonnante, l’engagement des collaborateurs et j'ai ressenti que les Allemands sont très concernés par la musique classique. C’est quelque chose de naturel, de même que se rendre dans un bon restaurant. Cela me plait. »

Henriette Renié, elle-même une légende pour l'instrument, commença aussi comme Anaïs Gaudemard à jouer tôt de la harpe. Son œuvre Légende pour harpe d’après les Elfes de Leconte de Lisle ouvre l’album "Solo" de Gaudemard. « Ladies first ! », rit-elle. « C’est une grande dame de la harpe, en tant qu'interprète,  compositrice mais aussi pédagogue. Cependant elle n’eut jamais le droit d’enseigner au Conservatoire, sans doute à cause de son sexe. »

Votre souhait pour l’avenir ? « Une quantité de commandes, beaucoup de nouveaux albums et… » -elle rit- j'aimerais que chaque année ressemble à cette magnifique tournée ‘ECHO-Rising-Star’. J’adore cela, être soliste sur une grande scène ! »

 

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